Rhétorique et religion dans l’Antiquité

Cahiers des études anciennes

Volume 44 (2007)

La direction des Cahiers des études anciennes, une revue publiée sous les auspices de la Société des études anciennes du Québec et du Département d’études anciennes de l’Université d’Ottawa, prépare un numéro consacré au thème «Rhétorique et religion dans l’Antiquité» qui paraîtra au printemps 2008 (volume 44 2007).

De la période archaïque à l’Antiquité tardive, aborder le thème de la rhétorique et de la religion dans l’Antiquité, c’est reconnaître le lien qui existe, aux yeux des Anciens, entre la parole et le divin. Selon Hésiode, la parole des rois, celle qui administre la justice, est un don des Muses (Théogonie 80-94). Pour Gorgias, celui que Philostrate considérait comme le père de la sophistique, le discours est capable d’accomplir les actes les plus divins, à la manière d’une incantation magique (Éloge d’Hélène, 8-11. Les Chrétiens, de Saint Jean et son fameux prologue : «Au commencement était le Verbe et le Verbe était Dieu», jusqu’à Eusèbe de Césarée, en passant par Clément d’Alexandrie et Origène, ont fait correspondre le Logos stoïcien au Fils de Dieu.

Étudier le thème de la rhétorique et de la religion dans l’Antiquité, c’est aussi s’intéresser à la récupération de la rhétorique «païenne» par les Pères de l’Église. Au deuxième siècle, Justin, Tatien, Théophile, Athénagore, Aristide et Tertullien, les apologistes de la foi chrétienne face aux attaques des élites cultivées de l’Empire, n’utilisent-ils pas, bien que maladroitement, les ressources de la rhétorique pour se porter à la défense de la Vérité ? Au quatrième siècle, les lettrés chrétiens, c’est-à-dire, par exemple, les Cappadociens, Jean Chrysostome, Augustin, dans leurs traités théologiques comme dans leurs sermons, n’ont-ils pas mis au service de la religion chrétienne leur incontestable compétence d’orateur ?

Considérer le thème de la rhétorique et de la religion dans l’Antiquité, c’est finalement, en adoptant le sens plus général du mot rhétorique, analyser les différentes formes et les différentes figures de langage qu’emploie le discours sacré. Les Évangiles et les épîtres de Paul, par exemple, peuvent ainsi faire l’objet d’une analyse rhétorique qui cherchera à comprendre les procédés langagiers mis en œuvre pour atteindre une forme de persuasion.

Veuillez adresser toute proposition d’article avant le 15 novembre 2007, à : Dominique Côté, Université d’Ottawa, Département d’études anciennes et de sciences des religions, 70, Avenue Laurier Est, Ottawa ON K1N 6N5. Courriel : dcot2 AT uottawa.ca.



N. B. : English contributions are welcome.